Psaume 133 (132) - "La vie fraternelle"
Psaume 133 (132) - "La vie fraternelle" : Ps 133, 1 : Cantique des montées. De David. Voyez ! Qu'il est bon, qu'il est doux d'habiter en frères tous ensemble !
Le psaume 133 (132 selon la numérotation gréco-latine), attribué au roi David est un "Cantique des montées" qui correspond aux liens fraternels qui unissent, dans le Temple et la Ville Sainte, les Prêtres et les Lévites.
Dans la liturgie des Heures, le psaume 132 est psalmodié le vendredi de la quatrième semaine(IV) à l’office du milieu du jour.
Le Psaume 132 (133) en français (La Bible de Jérusalem, 1998) :
Ps 132, 1 : Cantique des montées. De David. Voyez ! Qu'il est bon, qu'il est doux d'habiter en frères tous ensemble !
Ps 132, 2 : C'est une huile excellente sur la tête, qui descend sur la barbe, qui descend sur la barbe d'Aaron, sur le col de ses tuniques.
Ps 132, 3 : C'est la rosée de l'Hermon, qui descend sur les hauteurs de Sion; là, Yahvé a voulu la bénédiction, la vie à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 132 (133) en latin "Ecce quam bonum" (La Vulgate) :
Ps 132, 1 : Canticum graduum David ecce quam bonum et quam iucundum habitare fratres in unum
Ps 132, 2 : sicut unguentum in capite quod descendit in barbam barbam Aaron quod descendit in ora vestimenti eius
Ps 132, 3 : sicut ros Hermon qui descendit in montes Sion quoniam illic mandavit Dominus benedictionem et vitam usque in saeculum
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, sicut erat in principio et nunc et semper et in saecula saeculorum. Amen.
Le Commentaire de Saint Hilaire de Poitiers sur le psaume 132 : « La multitude des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme » :
« Qu'il est bon, qu'il est joyeux pour des frères d'habiter ensemble ! » Il est bon et joyeux pour des frères d'habiter ensemble parce qu'en habitant le même lieu, ils forment un groupement d'Église ; on les appelle frères, parce qu'ils sont d'accord par la charité qui leur donne un seul vouloir.
Nous savons que ce grand précepte s'est réalisé au début de la prédication des Apôtres, puisque nous pouvons lire : « Tous ceux qui avaient adhéré à la foi avaient un seul cœur et une seule âme » . Ainsi convenait-il au peuple de Dieu d'être des frères ayant un seul Père, de ne faire qu'un par un seul Esprit, de vivre unanimes dans une seule maison, d'être les membres d'un seul corps.
« Il est bon et joyeux pour des frères d'habiter ensemble ». Le Prophète présente ce bien et cette joie en donnant une comparaison : « On dirait un baume précieux qui descend de la tête d'Aaron sur sa barbe, qui descend jusqu'au bord de son vêtement » . Le baume d'Aaron, employé pour sa consécration sacerdotale, était composé de divers parfums. Dieu a voulu que cette consécration fût d'abord accordée à son grand prêtre, et le psaume dit que notre Seigneur aussi fut consacré d'une onction invisible « de préférence à ses compagnons ». Car cette onction n'est pas terrestre, elle n'emploie pas de l'huile contenue dans une corne, comme pour l'onction des rois, mais « de l'huile d'allégresse ». Après cette onction, Aaron fut appelé selon la loi « Christ », c'est-à-dire « oint ».
De même que cette onction, lorsqu'elle est donnée à un homme, détruit les aspirations impures du cœur, ainsi par l'onction de la charité, nous respirons la concorde qui est déjà délicieuse pour Dieu. Comme dit l'Apôtre : « Nous sommes la bonne odeur du Christ ». De même que Dieu a d'abord pris plaisir aux parfums qui consacrèrent le prêtre Aaron, ainsi est-il « bon et joyeux pour des frères d'habiter ensemble ».
Le baume descend de la tête sur la barbe. La barbe caractérise l'âge viril. Et nous ne devons pas être des tout-petits dans le Christ, sinon, comme on l'a dit, « de petits enfants pour le mal, non pour le jugement » . L'Apôtre déclare que tous les incroyants sont de petits enfants, car ils sont trop faibles pour prendre une nourriture solide, ils ont besoin de lait : « C'est du lait que je vous ai fait boire, non de la nourriture solide : vous ne l'auriez pas supportée, mais vous ne la supporteriez pas davantage aujourd'hui » .
Saint Hilaire de Poitiers (315-367)